La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 28 juillet 2017

Nous cherchons certainement quelque chose.

Ray Bradbury, L’Homme illustré, traduit de l’américain par C. Andronikov et Brigitte Mariot, parution originale 1951.

Un recueil de nouvelles qui m’a déçue, du moins au début. Les premières histoires notamment m’ont peu intéressée, alors que la deuxième moitié du recueil est plus forte. Je crois qu’il faut un peu trier. Les nouvelles relèvent d’une SF tranquille où l’exploration spatiale est entrée dans les mœurs – il y a des Terriens partout, quelle catastrophe. Donc petit résumé du meilleur :

Les récits liés à l’Homme illustré relèvent du fantastique et sont très réussis – ça fait peur.
Je note une planète où se sont enfuis les noirs loin de l’oppression des blancs.
Une autre planète, Vénus, où il pleut en permanence. La description de la pluie qui rend fou est excellente.
Une excellente nouvelle (qui rappelle un certain roman de Bradbury) où les humains ont exilé sur la planète Mars tous les auteurs et toute la littérature avec leurs créatures fantastiques parce que c’est vraiment trop inquiétant.
Une autre nouvelle où un Martien qui lit des livres s’imagine que lire des magazines de science-fiction pendant toute sa vie rend les Terriens invulnérables (c’est un assez bon récit). La scène de l’accueil des Martiens m’a rappelé Mars Attack en pas drôle.
Une ville intitulée Vengeance – très effrayant, c’est très réussi.
Une nouvelle qui rappelle un roman de Ballard.
Des roches étranges (mais vendéennes).

Il est souvent question de la guerre et de la capacité des humains à tout détruire, mais le consumérisme et la civilisation des loisirs apparaissent tout aussi dangereux pour l’humanité que l’arme atomique. Finalement, mon impression est plutôt positive !

La pluie persistait. Une pluie drue, incessante, moite et brumeuse. C’était tantôt une bruine, tantôt une grosse averse, ou alors il tombait des cordes. Parfois, elle vous cinglait les yeux, vous aspirait comme un courant sous-marin ; une pluie à noyer tous les autres… jusqu’au souvenir qu’on aurait d’elles. Elle tombait par litres, par centaines de mètres cubes. Elle hachait la jungle, sectionnait les arbres, tondait l’herbe, burinait le sol et dénudait les broussailles. Elle réduisait les mains des hommes à la dimension d’une vieille patte de singe. Elle avait la consistance du verre et ne cessait jamais.

Destination PAL – la liste complète des lectures d’été.


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