La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 19 juin 2017

En somme, le mystère restait entier.

Paul Nirvanas, Psychiko, traduit du grec par Loïc Marco, parution originale en 1928 sous forme de feuilleton, édité en France par Mirobole.

Nikos Molochanthis, un jeune grec assez aisé, oisif et crétin, lit trop de romans (bonjour Emma Bovary et Don Quichotte !). De façon à acquérir la gloire et à rendre sa vie plus romanesque, il a l’idée géniale de s’accuser d’un meurtre qui a récemment fait la une des journaux. Il enrobe son personnage de mystère, de réflexions nébuleuses vaguement issues de Crime et châtiment et de Freud (ah l’amour et la mort, tout ça) et le tour est joué. Il est en prison (ahhh le crétin).
Ce court roman est très plaisant à lire. Le ton est humoristique. L’auteur dresse une satire de la riche société athénienne, engoncée dans ses ragots et ses préjugés, de la jeunesse avide de sensations fortes, de la nullité de la police, de la presse avide de scandales.
Il paraît que ce texte constitue le premier roman policier grec. Son mystère n’est pas très épais, on peut même parler d’« anti-roman policier », mais c’est extrêmement plaisant. C’est très bien ficelé et le ton est enlevé. Et il y a quand même du suspense ! Ce nigaud aura-t-il ou non la tête tranchée ?
Bref, un roman totalement désuet et irréaliste.
Poignard, Inde, XVIIIe siècle, Musée du Louvre, RMN.
Ce soir-là, il s’endormit plus calme en rêvant à son merveilleux projet. De bon matin, il s’habilla à la hâte et se rendit dans le quartier des brocanteurs. Il voulait trouver chez un revendeur un de ces couteaux à l’aspect romantique que les gens du peuple avaient autrefois sur eux : cela donnerait du grain à moudre aux journalistes.

L’avis de Cannibal lecteur et de Miriam pas convaincue.



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