La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



dimanche 22 novembre 2015

Comme l’araignée d’eau sur l’eau, son esprit va le silence.


W. B. Yeats,  L’île sur le lac, à Innisfree, 1890.

Que je me lève et je parte, que je parte pour Innisfree,
Que je me bâtisse là une hutte, faite d’argile et de joncs.
J’aurai neuf rangs de haricots, j’aurai une ruche
Et dans ma clairière je vivrai seul, devenu le bruit des abeilles.

Et là j’aurai quelque paix car goutte à goutte la paix retombe
Des brumes du matin sur l’herbe où le grillon chante,
Et là minuit n’est qu’une lueur et midi est un rayon rouge
Et d’ailes de passereaux déborde le ciel du soir.

Que je me lève et je parte, car nuit et jour
J’entends clapoter l’eau paisible contre la rive.
Vais-je sur la grand route ou le pavé incolore,
Je l’entends dans l’âme du cœur.

Poème présent dans le recueil Quarante-cinq poèmes, traduit de l'anglais par Yves Bonnefoy. Le point sur Innisfree.

Ingres qui fait des lignes.

4 commentaires:

eeguab a dit…

Magnifique.

nathalie a dit…

Oui, ce poème est vraiment beau.

Moglug a dit…

Merci pour le partage, j'aime beaucoup aussi !

nathalie a dit…

Il y a quelques pépites chez Yeats.