La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 28 novembre 2014

Vous serez aimée par ceux qui rêvent de sierras, de cañons, de forêts…

Alexandra Lapierre, Fanny Stevenson, 1993.

La lecture de cette biographie est le prétexte idéal pour un dernier billet sur Robert Louis Stevenson.
Passons sur le style de l’auteur : Alexandra Lapierre admire sans réserve son héroïne et ne dissimule ni sa naïveté, ni son enthousiasme, ni ses impressions personnelles ressenties sur les lieux… Cela m’a fait sourire, mais j’en connais que ça a fatigué.
L’intéressant, c’est la vie de Fanny Osborne, connue comme madame Stevenson. Mais avant de rencontrer ce jeune Écossais très maigre, très malade et très prometteur, elle a connue toute l’existence des pionnières, traversant les États Unis en chariot, en train, en diligence, maîtrisant la carabine et habituée à parler aux Indiens. Elle évolue ensuite dans le milieu bohème et artiste de Paris, avant de se vouer à son grand génie fragile. C’est simple, sans elle Stevenson serait mort 10 ans plus tôt et n’aurait pas écrit grand-chose. C’est un roman d’aventure et d’amour, une histoire des États Unis et de Samoa tout à la fois.
 
Portrait de Stevenson par J. S. Sargent, 1887, Wiki image.
Si je n’ai pas lu tout Stevenson (!), je pense arrêter là pour le moment mes lectures de son œuvre. Je m’autorise donc un petit récapitulatif :
-       L’Île au trésor relue dans un souffle, dans un grand plaisir. Ce que ce livre est bien fichu !
-     Deux volumes de Nouvelles dont j’ai du mal à garder des souvenirs distincts. Mais je me souviens que plusieurs prennent place sur la lande écossaise, ce sont celles qui m’ont le plus marquée. Mon billet soulignait alors la diversité des sources d'inspiration de Stevenson.
-    L'étrange cas du docteur Jeckyll et de Mister Hyde. J’étais un peu sceptique en commençant ce livre, dont le fin mot est ultra connu. Mais pourtant, le suspense était là et j’ai été vraiment intéressée par ce roman victorien à 100 %.
-   Voyage avec un âne dans les Cévennes que j’ai relu avec plaisir. Mais avec le recul, je le trouve dépassé par ses autres récits de voyage. Ce que j'ai préféré : ses notes sur le paysages.
-      En canoë sur les rivières du Nord me semble bien mieux, avec plus d’humour et de finesse.
-   Le Creux de la vague que je persiste à désigner comme son meilleur roman (et qui est aussi son dernier). Il dit tout l’enfer des mers du Sud.
-   Le Maître de Ballantrae : roman très connu de Stevenson, mais très complexe, avec son action en Écosse, sur le continent européen, en Amérique, qui met à nouveau en scène le thème du double.
-      La traversée de l’Amérique a donné lieu à plusieurs textes : L’Émigrant amateur, Les grandes plaines. Moi j’ai lu La Route de Silverado, qui reste mon texte préféré de Stevenson. Il y fait preuve d’une grande finesse dans l’observation humaine et ce qu’il écrit de sa découverte de la nature et des espaces américains est riche et sensible.
-  Dans les Mers du Sud, livre qui se veut sérieux et peu anecdotique. Stevenson y dénonce le colonialisme, le racisme et le rôle destructeur des Occidentaux. Il y décrit avec sensibilité le mode de vie de ceux auprès de qui il finira sa vie. Je dois dire que le livre de Lapierre documente très bien toute cette période.

Voilà ! À vous de lire maintenant. L'ensemble de ce billet se place naturellement sous le double patronage du challenge Il était une fois dans l'Ouest (le côté Fanny) et du challenge victorien (le côté Robert).


2 commentaires:

Anis a dit…

J'en ai lu quelques uns mais je ne suis pas fan, loin de là. Je ne connaissais pas l'histoire de sa compagne par contre. Quand on dit que derrière chaque génie, il y a une femme...

nathalie a dit…

C'était manifestement une femme remarquable, pour oser divorcer à la fin du XIXe siècle en gardant la garde des enfants, et épouser un Écossais mourant. Ce n'est qu'à Samoa qu'il a découvert la santé et la joie de monter à cheval en gros.