La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 16 septembre 2014

Ouvrir un livre demeure l’un des gestes les plus jouissifs, les plus irremplaçables de la vie.

Michel Tremblay, Un ange cornu avec des ailes de tôle, publication originale 1994.

Quittons un instant les Chroniques du Plateau Mont-Royal pour ce recueil de textes consacrés à l’amour de la lecture. Michel Tremblay raconte sa découverte de la lecture, de la littérature et de l’écriture, depuis son enfance jusqu’à son premier livre publié. En même temps, il nous raconte son enfance à Montréal, l’école catholique, les livres interdits, les repas en famille… et sa mère qui tient une place prépondérante dans cet univers. Ce livre est aussi l’occasion de rendre hommage à celle qui est morte sans savoir qu’il serait un jour écrivain.

C’est un cri d’amour pour la lecture et la littérature, pour ces romans français où tous les enfants sont abandonnés, pour Jules Verne, pour les écrivains québécois parlant enfin du Québec, pour la tragédie grecque, pour le seul livre de Victor Hugo autorisé par l’Église catholique… Le tout exprimé en dialogues très vivants.

J’ai également trouvé plaisant de trouver des anecdotes qui prennent place, d’une façon ou d’une autre, dans ses romans. Cette réécriture de la vie et des rêves personnels m’a touchée.

« La comtesse de Ségur s’est jamais rendue jusqu’en Saskatchewan, madame Tremblay. Son billet de bateau s’arrêtait à Montréal ! »
Je vis aussitôt une belle princesse debout sur le pont d’un navire amarré dans le port de Montréal, une caisse de L’Auberge de l’Ange-Gardien posée à côté d’elle. Quelque chose n’allait pas dans cette image, mais je n’avais pas le temps de m’y arrêter.


Je fermais le livre très doucement, le flattai avec la paume de ma main droite comme pour y laisser ma chaleur… et le mordis avec une volupté que j’ai rarement retrouvée depuis.
Ma mère crierait, Jacques m’engueulerait – un livre neuf ! avec des traces de dents ! – mais tant pis, la tragédie grecque portait déjà ma marque !


4 commentaires:

Sylvie a dit…

Il te faudra revenir aux Chroniques

nathalie a dit…

Bien sûr, c'est prévu, mais il faut patienter (je sais, c'est triste, mais y a pas que le Québec).

Asphodèle a dit…

J'ai noté cet auteur avec d'autres titres, je rajoute celui-ci !

nathalie a dit…

En plus c'est une suite de courts récits, donc si on a du mal à se concentrer, c'est très bien !